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     La restauration de ma Jeep Willys terminée je me suis mis en quête de la remorque qui l'équipait : la remorque Willys MBT ou BANTAM T3.
    En 1940 les militaires américains dépossédèrent le constructeur BANTAM (concepteur des plans du prototype de la jeep) du marché de construction du véhicule. La raison : une capacité de production bien trop faible. La construction de la Jeep fut donc confiée à WILLYS et à FORD.
     
    En guise de compensation l'entreprise BANTAM recevra des contrats pour la construction de remorques 1/4 Ton T3.
    Bantam construira quelques 128 000 remorques sous le nom de bantam T3.
    Willys en construira quelques 130 128 sous le nom de Willys MBT.
    Toute la difficulté consiste à savoir faire la distinction entre une remorque d'origine ou une fabrication allemande, belge ou hollandaise d'après guerre. Ce n'est pas insurmontable quand on est bien documenté et qu'on sait ou chercher.
     
    Difficile de trouver une remorque d'origine. Encore plus dur d'en trouver une en bon état. Elles ont maintenant 70 ans, ont souvent été modifiées, maltraitées ou laissées pourrir à la pluie.
    Après de mûres investigations, je finis enfin par trouver une perle rare :
     
       
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    D'après les photos que je reçois, il s'agirait bien d'une remorque BANTAM T3 d'origine, complète. Timon droit et jantes de combat en prime ... Seul le système d'éclairage a été modifié en 24 volts pour servir derrière les véhicules de l'armée française.
     
    Seul problème : elle se trouve à l'autre bout de la france. Un samedi matin je me décide, vu l'état et le prix il ne faut pas traîner. Avec mon père, on prend mon camion et on va  voir sur place à 600 km ...
     
    Une fois sur place tous les éléments  concordent. C'est bien une américaine.
     
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     Initialement j'avais prévu de tracter la remorque derrière le trafic pour la ramener. Mais celà comporte des risques; et surtout ça nous ferait rouler trop lentement.
    Vu la distance il faut trouver une autre solution. Je sais que cela ne se fait pas de relever les mensurations d'une vieille dame, mais c'est pour la bonne cause : ça doit passer !
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    On démonte les ailes, les roues et le timon, on charge le tout dans le trafic,
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     et on rentre ... 12h de route ...
     
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     Et voilà la bête déchargée dans le garage; prête à subir la même torture que la jeep ...
     
     
     
     
         On commence par un peu de redressage de tôle :
     
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    Et je démonte les tambours de freins, le pont et les ressorts ce qui me permet de découvrir la confirmation que je j'attendais : sous le gousset avant du ressort gauche je découvre le numéro de série à 6 chiffres de la remorque : s'il se trouve à cet endroit c'est qu'il s'agit bien d'une remorque US.
     
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     Maintenant que j'ai tout démonté et redressé, il faut décaper. Comme pour la jeep, je n'y vais pas par quatre chemins :
     J'opère à la sableuse, c'est plus efficace :
       
    Avant .....     et après   .....
         
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    Avec la technique du sablage, même les boulons d'origine sont réutilisables !
     
     
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    Trois soirées consécutives sont tout de même nécessaires pour arriver à bout du décapage : c'est que l'air de rien les surfaces sont grandes et je suis tombé sur une peinture très résistante en sous couche.
     
    On attaque la peinture :
     
    D'abord une couche de rustol, produit incolore qui neutralise la rouille résiduelle.
     
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    Ensuite plusieurs couches de rouge antirouille sur les diverses pièces détachées :
     
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    Là, les jantes de combat désassemblées :
     
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     Ensuite on applique l'olive drab :
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     Le sablage avait même fait réapparaître les marquages de fabrication amboutis sur les amortisseurs (fabricant GABRIEL à Cleveland USA). Après peinture ils redeviennent comme neufs et sont parfaitement réutilisables :  
     
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    La remorque retrouve ses catadioptres et ses étoiles blanches :
     
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     Ses ailes ainsi que deux pneus Firestone neufs au profil military d'origine :
     
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     Sa bache, ses lanternes d'éclairage, et son numéro de série peint au blue drab : 
     
     
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    Et voilà l'engin prêt à prendre la route :
     
     
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